Les bras enserrant
les genoux
Accroupie contre le clapotement des vagues perpétuelles
Accroupie contre le clapotement des vagues perpétuelles
Je reste
C'est le cours un peu fade de cette dérive
C'est le cours un peu fade de cette dérive
Je découvre le long de ce périple derrière chaque banc de sable
L'ombre muette des
épaves échouées sous la mémoire de l'eau
Au fur et à
mesure que les vents soufflent sur mes avenirs
Égarés sur les mers, de
choix en choix
Avec, déchirant l'écume,
quelques étincelles sur le lointain, parfois
Pas d’œil distant,
veillant du rivage pour prévenir les écueils
Les pupilles usées du
sextant
Le lest des cargaisons me garde au large
Le lest des cargaisons me garde au large
Puis-je apprendre le
suspens ad vitam
Fredonner sans erreur l'éloge lénifiant de l'inerte ?
Fredonner sans erreur l'éloge lénifiant de l'inerte ?
Puis-je espérer que
le sort
Sous son haleine épicée acceptera enfin de s'emmêler à moi
Sous son haleine épicée acceptera enfin de s'emmêler à moi
Guidant le radeau nu
vers un havre innommé ?
Le sort embrouillé des
promontoires
L'abandonnant comme une vieille peau
Pieds fermes posés
sur un sol défriché pour l'oubli
Le désertant, enfin, ce radeau si fiable
Si lourd
Si lourd
Fiable de son absence
de cap
Lourd de sa chair équivoque
Juin 2015